LES PREMICES D'UN GRAND PROJET
L’idée du grand collisionneur de hadrons (LHC), remonte au début des années 80. Alors que le LEP, le Grand collisionneur électron-positon du CERN qui a fonctionné de 1989 à 2000, n’était pas encore construit, des physiciens regardaient déjà au-delà. Ils songeaient à réutiliser le futur anneau de 27 kilomètres pour une machine plus puissante encore.
Pour atteindre les énergies et les intensités de collision les plus élevées possibles, il fut proposé d’utiliser deux faisceaux de protons. Cette machine fut baptisée le grand collisionneur de hadrons (LHC), les « hadrons » étant des particules de matière, telles que les protons.
En 1984, un symposium organisé à Lausanne donna le coup d’envoi officiel du LHC. Des groupes de travail planchèrent sur divers aspects de la physique susceptibles d’être étudiés avec un collisionneur de protons construit dans le tunnel du LEP. Dès lors le LHC fut retenu comme l’option prioritaire par le CERN.
Plusieurs réunions et groupes de travail furent organisés au cours des années suivantes autour de ces idées. Dès 1989, les premiers embryons de collaborations commencèrent à se former. Une réunion organisée au printemps 1992 à Evian, en France, donna le signal de départ pour les expériences du LHC, avec la remise d’« expressions d’intérêt ».
Parallèlement, un programme de réalisation de prototypes fut lancé pour étudier la faisabilité technique d’un accélérateur supraconducteur si sophistiqué, fonctionnant à –271,3°C.
Ces réunions et études menèrent à la première approbation du projet par le Conseil du CERN en décembre 1994.